Il est important pour nous de faire un diagnostic de la culture générale au Bénin et pour répondre à cette question, nous avons reçu pour vous AHOUANSOU Zinsou Côme.
AZEDCET comme il aime qu’on l’appelle, est un passionné de culture générale, joueur, entraineur, animateur et auteur. Au quotidien, il est spécialiste des ponts et chaussées à Paris.
Zinsou milite dans de nombreux groupes comme : l’Association de Génie en Herbe du Bénin, le club de Questions pour un champion-Paris 1, l’Association Famille Patriote du Bénin, ou il co-organise des soirées de culture générale, AfricaDidé, Cercle Social, MINDSOCCER, ATD QUART MONDE INTERNATIONAL. Il crée, en 2010, le concept et le groupe MINDSOCCER. Il est l’auteur, la même année, du livre Mindsoccer, la Bible de la Culture Générale.
Il a été joueur, capitaine, et co-fondateur du club « Les Conquérants du savoir » à l’Ecole Polytechnique d’Abomey Calavi (EPAC).
Il a aussi été de 2005 à 2010, professeur de culture générale des Cours Secondaires Notre Dame des Apôtres et du Collège Catholique Père AUPIAIS, avec qui il a gagné, en tant que coach, le tournoi Quotient Intellectuel (2006) et le Tournoi National de la Francophonie en 2007.
Avec lui nous allons dresser un état des lieux et ensuite ouvrir des perspectives
1- Qu’entend-on par culture générale?
A.Z.C. : A cette question, Edouard HERRIOT me semble avoir donné un début de réponse intéressant.
« La culture, c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié »
J’ajouterai simplement, que c’est aussi ce qui lui permet de s’oublier, c’est à dire, de se remettre en cause dans son domaine, dans sa spécialité et de se compléter. C’est une arme puissante, et un excellent facteur d’intégration et de cohésion.
Un exemple simple, quand je rencontre MOHAMED Idriss, ce ne sera pas forcément pour parler des nombreuses formules mathématiques, dans le calcul d’un pont, mais je sais qu’il n’ignore pas le Golden Gate Bridge ou le Viaduc de Millau et se plairait à en parler. De la même manière je saurais discuter avec lui des généralités de la déclaration universelle des droits de l’homme en la différenciant de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Cela permet sans nul doute, à nous deux, et plus en général à deux personnes différentes de se compléter et de se retrouver sur le pont de la connaissance !
Je dirai alors que, pour moi, la culture générale, c’est tout de tout, et un peu en tout,sans prise de tête.
2- Pourquoi les jeux de culture générale ne semblent pas intéressant?
A.Z.C. : Cette question ne date pas d’aujourd’hui et n’est pas propre au Bénin. En effet, les foules sont généralement plus captivées par des divertissements ne sollicitant pas forcément leurs neurones. Les moyens des différents investisseurs vont donc généralement vers le show-biz ou les concours de beauté, car, ce sont des événements qui drainent généralement du monde. Et comme un effet domino, la culture générale se trouve orpheline. C’est évidemment une erreur, mais aussi une triste réalité.
3- Que faut-il faire pour encourager la pratique du jeu dans les collèges lycées et universités?
A.Z.C. : Beaucoup de choses se font déjà mais il faudrait les encourager. Il existe, en effet aujourd’hui, les clubs de génies en herbes des écoles et facultés de l’université ; l’académie de l’ENAM (Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature) et les conquérants du savoir de l’EPAC (Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi), pour ceux que j’ai fréquentés. Des clubs existent dans la plupart des établissements scolaires de notre pays, même si les moyens qui les accompagnent sont généralement inexistants.
Il s’agira pour ma part, de commencer par officialiser ces clubs, afin qu’une visibilité leur soit donnée. Certains collèges comme le Collège Catholique ‘’Père Aupiais’’ et les Cours Secondaire Notre Dame des Apôtres ont compris la chose en mettant la culture générale comme une matière optionnelle, une activité culturelle, au même titre que la musique, le théâtre, le sport…
Il nous faut nous souvenir de l’évident adage qui dit : « la culture sans notre culture nous acculture. » Encore faudrait-il que nous ayons une culture, quelle qu’elle soit, pour nous garantir la nôtre, indispensable, à notre équilibre.
Il faut aussi promouvoir les formateurs. Même aux plus grands génies, il n’est pas une évidence de savoir transmettre. On se retrouve à coup de formateur, et cela peut enrayer la machine, même si les établissements sont motivés.
Enfin, une émission comme << l’Arène des Champions >> de l’ORTB, est, sans nul doute une initiative à fidéliser et à crédibiliser par une diffusion aux heures de grandes écoutes. Si « Questions Pour Un Champion » est diffusée depuis 1988, c’est parce que l’émission a réussi à s’imposer dans le temps, et ce n’est pas un miracle : Travail de persuasion des sponsors, questions crédibles et ludiques, Diffusion quasi-quotidienne.
Un peuple qui ne connait pas sa culture et son histoire, ne peut pas prétendre l’aimer et le défendre, ce serait simplement de vains mots. Nous devons donc continuer à mettre les mains dans le cambouis.
4- En tant qu’ancien joueur puis coach, que proposes-tu pour vulgariser et promouvoir la culture générale?
A.Z.C. : J’ai en effet eu le plaisir et l’honneur de conduire, en tant que coach des clubs de Collèges (Collège Catholique Père Aupiais et Cours Secondaire Notre Dame des Apôtres) et le club de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi de 2005 à 2010.
C’est une expérience enrichissante, et avec du recul, je me rappelle que, c’est une activité qui fascinait plus d’un qui se croyaient incapable d’y parvenir. C’est d’évidence, faute d’avoir essayé.
Pour vulgariser et promouvoir la culture générale, mon retour d’expériences est qu’il faut, prime abord, un travail de sensibilisation : des compétitions grand-public, des compétitions télévisées, etc. La multiplicité de ces dernières et leurs diversités ne doivent pas être vues comme une concurrence, mais plutôt une communion d’efforts. Je rêve que chez nous, nous en arrivons à enchainer, chaque soir, trois émissions de cultures générales, comme cela est déjà le cas sous d’autres cieux. En le disant, je ne renvoie pas la balle que dans le camp des médias. Nous devons nous aussi être force de propositions. Pour ma part, je suis non seulement à la tâche, mais aussi disponible dans la mesure du possible pour collaborer.
Il faut ensuite une multiplicité de sources concordantes et crédibles d’apprentissage : des livres de culture générale de tous les niveaux (comme Mindsoccer dont je suis l’auteur) , des sites interactifs qui permettent à ceux qui ont peur de se lancer, de pouvoir se rendre compte chez eux, sur leurs ordinateurs et sur leurs portables, qu’ils en savent plus qu’ils ne pensent et qu’il y a énormément de choses qu’ils peuvent savoir davantage.
Le jour où la culture générale sera prise au sérieux comme Miss Bénin ou autres événements culturels (utiles, il faudrait bien le préciser), nous atteindrons plus de gens que nous n’avons aujourd’hui et c’est ainsi que nous sommes sûrs de transmettre.
Je remercie les initiateurs de ce blog et je souhaite que ces initiatives se multiplient !
Que vive la culture !
SUPER COOL. TRÈS PEU S’INTERESSENT VRAIMENT À LA CHOSE. ON PRÉFÈRE LES SPECTACLES DE DÉPRAVATION ET DE FESSES TELS MISS BÉNIN ET AUTRES. DU COURAGE LES GARS, ÇA PRENDRA
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Merci
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Cher Azedcet, heureux de voir que ta passion est restée intacte. Quand on sait comment la culture générale est entrée dans l’enseignement au CCPA on se rend compte de la responsabilité des herbogénistes pour imposer ces jeux comme produits aux promoteurs. En attendant le Mindsoccer 2.0, courage à toi. Un clin d’oeil à Jocelyn FLENON, M.ACCROMBESSI, Mme HOUNKPE et bien d’autres qui m’ont personnellement marqués.
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Merci
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